Le projet associatif
et les rapports d'activité
Une association, comme toute organisation humaine, a vocation à produire des biens, et ceci dans une acception large ne se limitant pas aux biens matériels parce que l’individu participe à la production collective de ce qu’il vise (*).
À l’image de toutes les associations, l’APEA 34 repose sur un contrat qui fédère ses membres ; ce contrat est développé au travers d’un projet commun explicite dénommé « projet associatif » dont la vocation est d’organiser l’engagement citoyen des membres dans l’action. Cette action a vocation à agir sur et dans la société. L’APEA 34 fait partie du tiers secteur, ce corps intermédiaire entre l’individu citoyen et la puissance publique, indispensable pour une mise en œuvre à la fois cohérente et efficace de nombreux services publics, en l’occurrence, pour ce qui nous concerne, celui de la protection de l’enfance.
Dans ce cadre, les membres de l’association affirment que chaque individu porte en lui les ressources de son propre développement (humanisme), que l’autre est indispensable dans sa différence pour nos actions individuelles et collectives (altruisme), et que la mise en œuvre d’un destin commun suppose le refus de toute exclusion des personnes (solidarité).
La non-discrimination des personnes suppose le principe de laïcité qui conduit à devoir accueillir toute personne entrant dans notre champ de compétence, en dehors de toute référence à une opinion ou à une pratique religieuse.
Notre engagement associatif se manifeste par la volonté d’accompagner vers leur émancipation individuelle et leur autonomie sociale, des personnes au titre des difficultés personnelles et/ou sociales qu’elles rencontrent. À cette fin, nous souhaitons mettre en œuvre des actions et des pratiques qui transforment les prises en charge (terme issu des catégories administratives relatives aux financements des actions) en prises en compte (terme de philosophie éducative humaniste ouvrant sur la considération des individualités). C’est en ce sens, et conformément aux préconisations de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, que nous proposons un projet d’approche globale pour des accompagnements individualisés.
Françoise Dolto conseillait que nous parlions « d’enfants provisoirement en difficultés » afin de ne pas les enfermer dans des catégories toujours pernicieuses pour la perception que nous leur offrons d’eux-mêmes. Les mots ont un sens : les accompagnements sont toujours envisagés comme des situations transitoires dont la pertinence, les cheminements et les durées doivent être réinterrogés et ajustés en permanence.
Notre engagement citoyen nous mène à vouloir développer une dynamique associative en capacité de promouvoir des réponses innovantes face à des besoins sans cesse en évolution dans une société en transformations constantes (Cf. § IV). Nous avons ainsi la volonté de soutenir la nécessité d’expérimenter devant les autorités de tarification et de contrôle. C’est donc bien pour se mettre en situation d’obtenir certains biens communs qui, autrement, risqueraient de rester inaccessibles que nous pouvons être le plus utile au bon accomplissement des missions de service public auxquelles nous contribuons.